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samedi 5 juillet 2014

Les conséquences kawaii des jeux de Sotchi

NB. Cet article sur les jeux Olympiques de Sochi a été composé à partir de notes prises pour un exposé ayant eu lieu en janvier. Certaines informations ont donc été ajoutées depuis.

Cette année, les amateurs de sport ont de quoi être en liesse. En plus des nombreux évènements annuels tels que le tournoi Roland Garros ou le tour de France, les téléspectateurs peuvent se pourlécher de ces événements plus rares et donc d’une importance capitale que sont la Coupe du monde du Brésil et les jeux Olympiques de Sochi. Cependant, ce véritable ciment médiatique, économique et social est lourd de conséquences pour les personnes vivant dans les pays hôtes. Cela fait 5 mois que les jeux de Sochi ont eu lieu et plus personne ne parle maintenant de cette petite station balnéaire devenue gouffre économique. Pour éviter que cela n’arrive encore avec le cas Brésil 2014, qui inonde maintenant les médias mais se noiera éventuellement dans les abysses de l’information quand un nouvel événement sportif refera surface, peut-être serait-il intéressant de se concentrer à nouveau sur le dernier événement sportif en date qui soit devenu un fiasco avéré : les jeux Olympiques de Sochi.

Tous les quatre ans le comité international des jeux Olympiques vote pour le pays qui pourra héberger les jeux Olympiques d’hiver. Cela a permis à 11 différents pays de tenir les jeux depuis les premiers jeux Olympiques d’hiver de Chamonix en 1924.
C’est un grand privilège pour un pays que de devenir l’hôte de ce grand évènement sportif international car cela l’inscrit dans l’histoire des jeux Olympiques, et héberger les jeux comporte beaucoup d’avantages tels qu’une augmentation du tourisme qui amène beaucoup d’argent dans les hôtels, transports, restaurants, entrées pour les-dits évènements, etc…
Avoir les participants aux jeux qui visitent le pays ramène également beaucoup de journalistes et de sponsors ce qui permet de construire une image positive du pays à l’international.
La création du site Olympique crée également de l’emploi pour les citoyens locaux dans des hôtels, les services de sécurité et de maintenance, etc… et aussi de nouvelles infrastructures pour l’entraînement des équipes nationales et professionnelles.
Même si ces arguments semblent justifier la construction du site Olympique, il y a de nombreux désavantages inconnus de la majorité du public.

Effets secondaires des installations Olympiques sur les populations environnantes : l’exemple du village d’Akhshtyr.

Il a fallu 5 ans de travail pour terminer l’autoroute et la voie ferrée reliant l’aéroport de Sochi jusqu’au site Olympique de montagne. Deux mines ont été ouvertes aux alentours du village d’Akhshtyr, en même temps qu’une décharge à ciel ouverte située juste au-dessus du village, répondant aux besoins du chantier. De même, des confiscations de terres sans compensations financières ont eu lieu sur la trajectoire de ces constructions. Dans ces villages à dominantes rurales, certaines personnes vendant des fruits et légumes se sont vues incapables de vendre quoi que ce soit à cause des poussières provenant de l’Avto-Olympik. Le village d’Akshtyr subissant les nombreux effets négatifs du chantier s’est aussi vu coupé de l’ancienne route le reliant à Sochi et aucune rampe d’accès à la nouvelle autoroute n’a été construite.
Sur le long terme il y a également des craintes pour la santé des générations futures à cause des poussières présentes dans l’air et de la pollution. De nombreux déchets ont aussi été cachés dans la terre ce qui a eu pour effet de contaminer l’eau et les champs alentours. La plupart des puits utilisés par les habitants pour leurs besoins en eau potable ont été détruits en 2008 à cause des chantiers. En conséquence un camion traverse le village chaque semaine pour fournir les maisons en réservoirs d’eau potable. En Novembre 2010, une nouvelle usine de traitement des eaux a été ouverte, reliée à une pompe. Mais l’usine fut fermée car elle ne respectait pas les normes de protections sanitaires, selon une lettre officielle envoyée aux habitants.

Bling Rings

Sochi est une ville au climat subtropical. Les grands chantiers visant à transformer Sochi en site Olympique ont causé de multiples dégâts collatéraux tels que des expropriations, de nombreux dégâts écologiques et une hausse de la corruption.
Le chantier avait été estimé à 12 milliards de dollars à l’origine. Le coût total est aujourd’hui estimé à 50 milliards de dollars.
Le gouvernement a dit à la population Russe que les investissements privés ont largement financé les infrastructures. Cependant, ces grosses entreprises ont reçus des crédits colossaux de la part de l’État pour effectuer ces investissements. De plus, 30% à 50% du budget visant à financer les jeux aurait été perdu en pots de vin et corruption. Et cela pour construire des bâtiments hideux (hôtels, parkings…) en lieu et place d’habitations.
La transformation de Sochi en Disneyland des jeux Olympiques fut rendue possible par plus de 70000 travailleurs, comportant parmi eux des dizaines de milliers de travailleurs immigrés. Beaucoup de ces travailleurs furent exploités, avec des employeurs ne les payant pas, confisquant leurs passeports et les forçant à travailler jusqu’à 12 heures par jour avec un seul jour de congé, tout cela étant à l’encontre des lois Russes sur le travail.


pls fuck off lol

De nombreux habitants de Sochi et alentours furent chassés de leur domicile, leurs permis de construire se voyant annuler de façon rétroactive par le tribunal. Cependant les habitations concernées furent majoritairement des habitations décrépies, appartenant à des personnes en difficulté économique. Aucune raison de raser les magnifiques maisons du centre-ville.
Le gouvernement Russe a réinstallé environ 2000 familles pour faire de la place aux infrastructures requises pour les jeux. Mais aucune de ces familles n’a reçu de compensation financière équitable pour leur propriété et, dans certains cas, des propriétaires furent chassés sans aucune compensation.
Beaucoup des résidents réinstallés ont perdu une partie de leur gagne-pain vu qu’ils dépendaient de l’agriculture ou du revenu saisonnier de la location de leur maison de bord de plage.

Bio & sans gluten

Concernant l’écologie en elle même, la Russie avait accepté le programme « Jeux en Harmonie avec la Nature », qui stipule que le placement du site Olympique doit avoir été choisi en respectant les principes du développement durable et de la protection de l’environnement. Des dispositions auraient dû être prises concernant le traitement des déchets et une politique concernant la gestion de l’eau aurait dû être mise en place. Les espaces verts pré existants auraient dû se voir élargir, et la faune et la flore, préservées. Il y a eu des discussions visant à développer les régions naturelles protégées de Sochi avec par exemple la création d’un parc ornithologique et la réintroduction du léopard perse.
Cependant depuis le début des travaux, de nombreux embouteillages asphyxient la ville et la qualité de l’air est remise en question. Le gouvernement a ainsi imposé un rationnement en essence pour limiter les déplacements.
Selon les ONG, tout cela n’est que du greenwashing : il serait impossible de recréer un écosystème pré-existant. Les conditions naturelles complexes de ces régions se sont vues altérées de manière définitive. Des décharges à ciel ouvert ont été étalées à quelques mètres du village Olympique. Il y en aurait environ 1000 autour de Sochi car il n’y a pas de structures permettant de trier et traiter les déchets qui finissent tout simplement dans des rivières telles que la rivière Mzymta qui fournit la ville en eau potable. 
La transformation de son lit et de ses berges permettant d’ériger des autoroutes et des pistes de ski Alpin ont perturbé son écosystème. Toutes les rivières passant par Sochi sont maintenant polluées. Les risques de glissement de terrain sont désormais importants, aux côtés des risques d’érosion, d’inondation et de sécheresse.
En plus de cela le parc Olympique est au centre d’un parc ornithologique où les oiseaux migrateurs viennent se reposer. Un démographe a annoncé que cela avait à coup sûr tué une bonne centaine d’espèces en voie d’extinction. Evegueni Vitchko, écologiste, a été condamnée à 3 ans de prison après avoir sorti un rapport condamnant l’impact de Sochi 2014 sur l’environnement.

Pas très très longtemps après

L’économie plonge, la croissance économique a été de 1,4% en 2013. La production industrielle, les exportations et investissements internes sont au négatif. Le gouvernement semble incapable de redémarrer la croissance : les capitaux fuient le pays, d’importantes réformes structurelles sont reportées, et la politique de Poutine censée augmenter les dépenses sociales creuse un large déficit dans le budget des régions. L’expansion de crédits disponible pour la population semble impossible à ce moment. 
Les investissements des jeux, énormes, semblent difficiles à rentabiliser. Certains bâtiments sont censés être ré-utilisés plus tard par des ligues sportives. Mais selon un rapport écrit par deux opposants Russes, la plupart des installations Olympiques resteraient inutilisées après les Jeux à cause de frais de maintenance exorbitants, beaucoup de structures se verront ainsi progressivement détruites.
Beaucoup de groupes privés poussés par l’État à investir d’énormes montants d’argent dans les jeux demandent maintenant de meilleures facilités de crédits de la part de la banque publique, ce qui a été refusé par le Kremlin. Mais une clause spécifie clairement que si les emprunteurs se voient incapables de rembourser les structures, l’État est en obligation de les reprendre, aussi peu rentables qu’elles soient.
Les appartements construits pour les jeux seront durs à louer ou à vendre vu que le marché immobilier était déjà inondé avant les jeux.
Avec son nouvel aéroport international et son nouveau port, Sochi espère attirer plus de touristes, principalement Russes, parmi lesquels une grosse partie préfère aller dans des destinations plus abordables telles que l’Égypte et la Thaïlande.
En montagne, les hôtels de luxe construits pour les jeux vont attirer de riches clients qui skient maintenant en pays étrangers et dans des stations européennes. Mais si de nouveaux clients n’arrivent pas assez vite et assez régulièrement, l’opération Sochi 2014 pourrait finir par devenir un gouffre financier pour la Russie.


Pour résumer, les plus gros abus de la Russie concernant les jeux Olympiques :
- Les jeux les plus chers de l’histoire des jeux Olympiques.
- Abus contre les résidents de Sochi et de ses environs, et contre les travailleurs immigrés.
- Destruction de l’écosystème.


Le comité Olympique international a pressé la Russie à stopper ces abus qui violaient les principes de « dignité humaine » et les lois anti-discriminations de la charte Olympique, et travaille maintenant à empêcher des abus similaires dans les villes qui hébergeront les jeux Olympiques dans le futur.



Rédigé par Pierre.

jeudi 26 juin 2014

La prépa & ses mythes




                                          Student Books














Il y a deux sortes d’articles sur les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles.
                Ceux qui expliquent à quel point les élèves sont en souffrance, torturés par le travail, dans un cadre strict et stressant, et n’ont plus de vie. Ils en sont presque à dire que si l’on ne finit pas dans un hôpital psychiatrique, on sort de cette « fabrique à élites » complètement lobotomisés et que notre vie se résumera pour toujours à un plan en trois parties et trois sous-parties.
                La seconde catégorie, en réponse à la première, insistera sur le gouffre entre « prépas parisiennes » et « petites prépas », on disant qu’on y reçoit une formation de qualité avec des professeurs présents pour leurs élèves et que de toutes façons,  la fac c’est pas mieux, puis le nivellement par le bas blablabla.

IL EST TEMPS, chers amis, de rétablir la vérité. Arrêtons ces mythes manichéens.

Je suis forcée de constater que premièrement, peu de gens de moins de 35 ans savent ce qu’est une classe préparatoire. Un jour, lorsque j’ai dit que j’étais en khâgne-hypokhâgne, on m’a même répondu « ah, c’est une école à Marseille, c’est bien ça ? ». CERTES, tout cette pseudo-langue-ancienne-intellectuelle avec des « kh ^» partout (les hypokhâgneux, les khâgneux, les khôlles, les khûbes) peut faire attirer les préjugés. Mais en même temps, quelle est la réponse que l’on reçoit lorsque l’on précise que l’on fait une prépa lettres ? « Ah. » Une simple interjection que je traduirais par : « ok donc tu fumes des joints entre deux paragraphes d’un livre de Bergson et ta passion c’est les vieux bouquins poussiéreux. »
NON ! Le manichéisme est toujours là ! Les classes préparatoires sont trop comme si, pas assez comme ça…

Personne ne se sent concerné. Pourtant, je suis sûre que certains lycéens le devraient. Mais ils ne savent pas vraiment de quoi il en retourne et choisissent une voie plus fiable, où l’on ne te dit pas « oh la la, t’es sûr de vouloir faire ça ? Car c’est très très dur… ».

Pendant l’été qui a précédé ton entrée en prépa
L'été précédant la prépa, selon le tumblr humoristique La vie en prépa.

Vous voulez la vérité ? Hé bien, la vérité, c’est que tout le monde vit la prépa différemment.
Oui, cela demande beaucoup de travail, oui, vous n’aurez pas autant de temps libre qu’au lycée (mais ça camarades, c’est la même chose partout, à l’université on vous laisse vous débrouiller mais c’est à vous d’assumer), oui il y a des devoirs surveillés toutes les semaines, oui les professeurs sont exigeants.
Tout cela n’est pas une fatalité. C’est quelque chose auquel on s’habitue progressivement. La prépa a ses bons et ses mauvais côtés.

Pour vous donner une vision plus réelle des classes préparatoires, je pense que rien n’est tel que le témoignages des étudiants eux-mêmes.
J’ai choisi d’interroger des personnes très différentes les unes des autres pour vous montrer que la prépa s’adresse à des profils divers, et que chacun se crée vraiment sa propre expérience.



Claire, khûbe (= redoublant sa deuxième année. Et je précise qu’en prépa redoubler est une chance et pas une punition) en prépa littéraire :

« Sur le plan de ce qu'on apprend et de ce qu'on fait en prépa, j'ai toujours eu beaucoup de mal à me plier à la rigueur des exigences. D'un autre côté, au bout de trois ans, je réalise que cela m’a donné un cadre de pensée qui est indispensable pour construire un raisonnement - quel qu'il soit. Le principal atout, en mon sens, est la pluridisciplinarité, raison pour laquelle j'ai d'ailleurs voulu faire une prépa. »

Claire note en revanche un vrai « mauvais côté » à la prépa : c’est un cocon. Si pour elle, « sortir moins souvent n’est pas un problème puisque l’on peut se rattraper pendant les vacances », Claire pense que l’on nous assiste trop : « on s'occupe des démarches administratives pour nous, les profs sont toujours là pour nous encourager, nous aiguiller et tout nous expliquer (ce qui n'est pas un défaut en soi !) on nous pousse à tout mettre de côté pour nous concentrer sur le concours. Quand j'ai voulu faire des démarches avec la fac pour partir à l'étranger, ça s'est révélé très éprouvant parce que je ne connaissais rien au fonctionnement de la fac, et que ça m'a demandé beaucoup  de temps et d'énergie quand j'aurais voulu la consacrer au concours. »
L’intensité du cursus se révèlent à la fois positive (car tous les anciens, quel que soit leur parcours post-prépa, regrettent les cours très motivants) et négative parce que la moindre note ou khôlle (oral) décevante nous fait nous remettre en question.

Comment gères-tu le stress ?
« J'ai la chance de ne pas être particulièrement stressée par les épreuves écrites, le problème se pose plutôt pour l'oral où j'ai tendance à devenir très nerveuse, surtout si je prépare en temps limité. Ayant fait de la natation en compétition, j'essaie de fonctionner comme je le faisais avant chaque épreuve : me forcer à garder un certain équilibre et à limiter au maximum la montée du stress avant de passer, pour éviter que ça affecte ma performance ; cela dit, c'est encore du work in progress... »

Abordons maintenant la mythique différence entre les prépas parisiennes et les prépas de province.
Claire pense que l’on peut comparer l'ensemble de leurs classes avec le fonctionnement des khûbes dans les prépas de provinces : « tout le monde croit à l'ENS et a demandé ces prépas-là pour s'y préparer, donc les relations sont probablement davantage basées sur le travail. J'ai du mal à évaluer la rivalité dont on parle si souvent, j'imagine que ça dépend beaucoup des promos mais il y en a certainement un peu plus, cet objectif unique peut facilement créer des tensions ».


Bilan de Claire ? Positif. Malgré des difficultés sur le plan psychologique lors de sa première khâgne, qui ont affecté ses notes, elle explique que « c'est aussi là que l'entraide et le soutien qu'on ressentait déjà en hypokhâgne se sont trouvés confirmés, et grâce à tous ceux qui m'ont poussés à relever la tête, je n'ai jamais regretté ma décision de khûber même si les premières semaines sont un peu déstabilisantes. » Selon elle, faire une troisième année lui a permis d’exploiter ses capacités de travail à fond et de « boucler la boucle ». Il est maintenant temps de passer à autre chose !


Elise, en khâgne :

Pour Elise, la prépa donne la chance de rencontrer des personnes très intéressantes, d’autant plus qu’on pourra travailler en groupe. On y acquiert une culture riche. La prépa est un atout non négligeable sur un CV, elle permet d’accéder aux grandes écoles, et surtout « de se dépasser et d'être fier de soi à la fin. » C’est un très bon entraînement pour tout ce qui peut nous attendre : charge de travail, oral, regard et jugement des professeurs, échec, système classe.
Cependant, « la prépa reste un peu élitiste, les professeurs sont détournés de la réalité de l'étudiant, et certains élèves sont préférés à d’autres ».  

En ce qui concerne le stress, il est pour Elise différent selon les matières, mais souvent bénéfique. Même si ça n’a pas toujours été facile, il n’a jamais été question de « souffrance psychologique » (le genre d’expression que l’on retrouve dans des articles du Monde).


Roman, en Maths Sup :

Le meilleur côté de cette formation est pour Roman l'apport de vraies méthodes de travail : « on apprend à travailler efficacement, notamment en jugeant de l'essentiel, voire à apprécier les fruits d'un travail effectué dans une forme d'austérité ».
La prépa permet de s'enrichir sur le plan relationnel puisque tout le monde partage non seulement cette situation, mais aussi des points communs. Si Roman juge son lycée « un peu sectaire », il remarque tout de même une bonne cohésion à travers les jeux organisés entre les classes.
Mais il tient à nuancer : « Une certaine souffrance reste présente, puisque tout cela passe par une remise en question permanente qui engendre de longues périodes de doute ».


Marie, en khâgne :

« En prépa, on apprend des tas de choses. Passionnantes, parfois moins, mais avec le recul on se dit que c’est incroyable, tout ce qu’on a pu ingurgiter comme connaissances. Cela permet d’acquérir un esprit ouvert. On nous apprend tellement bien que je peux même vous parler de nombreux classiques de la littérature française sans les avoir lus ! »
On rencontre des gens qui ont les mêmes intérêts que nous, et les profs sont globalement bons. Les relations avec eux sont parfois très enrichissantes. L’entraînement à la dissertation permet également d’avoir une certaine capacité d’analyse et de sens critique, et on est fier lorsqu’on réussit.
Cependant, la prépa prend énormément de temps : « c’est une sorte de bulle où l’on travaille, travaille et travaille même si évidemment on peut avoir quelques moments de détente. Ce que je vais dire ne s’applique à divers degrés, mais la prépa fait perdre confiance en soi (à moins d’être un ovni/génie) lorsque l’on a une mauvaise note ou autre. Le problème c’est que cela peut s’étendre à des domaines hors-prépa si l’on est un peu fragile.»
Marie souligne également que même si on nous parle de l’ENS comme du Saint Graal, peu de choses nous sont dites à propos de notre avenir. « On nous fait vaguement miroiter les grandes écoles qui nous sont accessibles par la Banque d’Epreuves Littéraires, mais qui sont en réalité réservées aux admissibles (qui sont majoritairement des khûbes) et aux très bons sous-admissibles, alors que trois-quarts de la prépa se retrouvera en fac ! »

Comment gères-tu le stress ?
Le stress à « court terme » (avant un oral par exemple) est pour Marie souvent positif, cela lui permet d’être encore plus convaincante.
Pour gérer le stress du « long-terme », elle essaie de bien travailler pour s’accorder quelques moments de tranquillité avec ses proches par la suite. Le soutien, un peu des personnes de la prépa pour réaliser qu’on vit tous la même chose, mais surtout des personnes hors-prépa (évitant les jalousies et permettant de sortir de la « bulle ») est indispensable.
Marie essaie de contenir le stress un maximum, mais évidemment, au bout d’un moment, cela explose. « Cette année, j’ai tellement essayé de retarder l’échéance que j’en ai été malade deux semaines avant le concours. » En prépa, il y a des hauts et des bas, des moments où on gère, d’autres où on fait des crises de larmes tous les soirs. « Je pense qu’il faut relativiser, se dire que notre vie ne dépend en rien de la prépa (ce qui en soit est vrai), mais parfois le mental ou le corps lâche et c’est difficile d’y remédier. »


Bilan ? Plutôt positif mais elle se réjouit que cela soit fini : « je me suis mis beaucoup de pression, alors même que je ne réussissais pas trop mal, et cette perte de confiance empoisonne un peu la vie. Mais j’ai vraiment l’impression d’avoir évolué dans ma façon de réfléchir, dans mes intérêts, et de sortir grandie de ces deux années très intenses ».

Quand tu te rends compte que ta classe à la fin de l’année c’est un peu le casting de Game of Thrones à la fin de la troisième saison


BREF, vous l'avez compris, la prépa c'est parfois difficile à vivre sur le moment, mais c'est bien avec le recul... et surtout, chaque expérience est différente !
Si vous avez des questions ou des remarques, n'hésitez pas !



Rédigé par Iris.

mardi 10 juin 2014

Comment devenir bon en Anglais ?


 


Allumez une bougie, arrachez l’un de vos cheveux que vous tiendrez trois mètres au-dessus de la flamme en scandant : « Dear Shakespeare, help me. Dear Shakespeare, help me ».


SI JAMAIS cela ne marche pas, on vous conseille d’autres méthodes.

- Regardez des séries, des films, en VO, tout le temps (vous avez droit aux sous-titres hein). Vous vivez seul ? C’est parfait, 15 minutes de série le matin pendant le petit déjeuner, et 30 min le soir pendant le repas.
Pourquoi ? C’est comme cela qu’on parvient à capter, souvent inconsciemment, certains mots et certaines formulations idiomatiques. Mais surtout, rien de mieux que d’écouter pour se forger en bon accent (c’est personnellement de là que je tiens mon accent américain).


- Lisez en Anglais. On commence pas avec du Shakespeare hein, mais certaines nouvelles comme « Dr Jekyll & Mr Hide » de Stevenson, « Dubliners » de Joyce ou même des plus récentes comme celle d’Alice Munro (la dernière gagnante du prix Nobel de littérature) sont plutôt faciles à lire. Le secret pour retenir, c’est de chercher les mots dans le dictionnaire. OUI, c’est long, mais c’est un mal pour un bien, et tout le monde connaît Word Reference, non ? Cette technique vous permettra d’acquérir du vocabulaire qui va se fixer au fur et à mesure dans votre cerveau.

Et si vraaaaaiment il n’est pas envisageable pour vous de lire une nouvelle en Anglais, hé bien il existe des livres (comme les Oxford Bookworms) dédiés à l’apprentissage de la langue, où certains récits sont réécrits de manière simplifiée pour permettre au lecteur de s’adapter progressivement à la langue. Il y a même plusieurs « niveaux », ce qui je pense peut permettre une réelle progression.

- Parlez en Anglais. Si vous le pouvez voyagez et logez de préférence chez l’habitant. Forcez vous à parler même si vous n’en avez pas envie ou que vous ne vous sentez pas assez bon (c’est aussi valable pour les cours d’Anglais) ! C’est à force de pratiquer que tout se met en place.
Sinon il existe des bars culturels où sont organisées des soirées de discussion en Anglais ! Et si vous êtes à la fac, il y a certainement une association pour cela !



Conclusion : non il n’y a pas de remède miracle, il faut simplement s’investir, et persévérer. Avec le temps de nets progrès se feront ressentir. La photo en haut de la page a tout dit.




Rédigé par Iris.